Mutation des Méthodes de Travail: Évolution des Rapports de Production de la Fin du XIXe au Milieu du XXe

De Baripedia
Révision datée du 11 novembre 2015 à 13:36 par Simon (discussion | contributions) (→‎Le fordisme : ajout d'image)

L’organisation des rapports de production

Au début de la révolution industrielle, la taille des entreprises était petite et il y avait une proximité entre employés et employeurs. C’était un système avec peu d’intermédiaires.

Les ingénieurs et la division du travail

À partir des années 1870 et 1880, on constate une montée en puissance des ingénieurs qui s’emparent des postes décisionnels et techniques. L'ingénieur devient un personnage important du fonctionnement industriel, il est celui qui est dans l’opérationnel ainsi que le gestionnaire du quotidien.

Dans l’entre-deux-guerres les ingénieurs vont amener une nouvelle vision du travail à savoir la rationalisation et la mécanisation. Dans l’esprit des ingénieurs, le travail humain est imparfait tandis que celui des machines est parfait. Ainsi, la machine apparaît comme l’idéal de référence.

Les ingénieurs vont analyser de façon rationnelle et structurelle la production des salariés arrivant à l'élaboration d'un système de division du travail. La division du travail est une optimisation du processus de production qui se décompose en phases avec la disciplinisation de la main-d’œuvre [1] et la mise en place d'une stratégie commerciale [2].

Le contrôle de la productivité permet d’assurer des commandes précises. C’est une logique commerciale qui n’est pas que productive et industrielle.

Le taylorisme

A machinist at the Tabor Company, a firm where Frederick Taylor's consultancy was applied to practice, about 1905

Le taylorisme – du nom de son inventeur, l'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915) – représente l’aboutissement d'études de toute une série d’ingénieurs. Le taylorisme désigne une forme d'organisation du travail scientifique dans le but d'optimisation de la production du travail.

C'est une tentative d’optimiser les méthodes de travail notamment en étudiant les mouvements des ouvriers. L'idée est d'obtenir des gains de temps, faire des économies, augmenter de la production ainsi que de fournir une protection à la main d’œuvre.

Le taylorisme va connaître une double diffusion ayant une double conséquence :

  • Aux États-Unis : la diffusion se fait à la fin du XIXe siècle et début XXe siècle au moment de la nouvelle migration slave et Italienne paysanne formant une main-d’œuvre facilement malléable.
  • En Europe : la main d’œuvre est non-renouvelée est ressent ces méthodes comme une déqualification. Cette méthodologie est perçue comme un abêtissement du processus de travail.

La Première Guerre mondiale nécessite une mobilisation de la main d’œuvre. Les femmes et la main d’œuvre coloniale non qualifiées acceptent ces méthodes de travail. Les pratiques tayloristes fonctionnent parce que la main d’œuvre est plus docile et en temps de guerre la productivité est une condition nécessaire et vitale de l’effort de guerre.

Intérêts du taylorisme

  • Permets de remédier à l'insuffisance de la main d'eovure
  • Il offre aux employeurs le moyen de contrôler la classe ouvrière
  • Il permet de faire des gains de productivité
  • Il permet globalement d'abaisser les coûts salariaux

Le travail à la chaîne

Eindpunt van de assemblagelijn bij Ford in 1913 rond de tijd dat de wetenschappelijke bedrijfsvoering in de organisatie van de productie werd ingevoerd.

Avec le travail à la chaîne, l’ouvrier ne bouge plus. Désormais, c’est le produit qui vient à l’ouvrier. Le travail à la chaîne est un mode de production qui apparait dans les usines Ford dès 1910.

La standardisation des pièces

Ce type de travail impose la standardisation des pièces. Auparavant, l’ajusteur avait pour rôle d’ajuster les pièces manuellement à l’objet fabriqué. La standardisation et la mécanisation permettent de produire des pièces parfaitement standardisées.

Le travail à la chaîne va développer une production uniforme. C’est un processus de fabrication répétitif donnant une gamme réduite, par exemple, de voitures concernant la marque Ford. Seul le design permet de dissocier les produits soignant par la même le fonctionnalisme. Sont éliminées les pièces inutiles ce qui ne limite pas l’efficacité et permet de soigner le produit pour en faire un produit vendeur.

Ainsi, la production est uniforme menant à une gamme réduite passant par un ajustement immédiat sans délai et temps d’attente. Concernant le fonctionnalisme et le design, cela permet de fabriquer à la chaîne tout en intégrant de la modularité. Le design ne spécifie pas seulement les produits, mais aussi les performances, la durée de vie des pièces et du produit est étudiée afin de créer des produits dont la durée de vie est limitée afin qu’il y ait renouvellement de la consommation.

Ce qui est particulier à travers le fonctionnalisme et le design est le fait que c'est une optique industrielle; c'est-à-dire qu'on optimise la production dans une logique de finalité commerciale. En d'autres termes, on fabrique un produit pour le vendre en incitant à la production de masse et à la consommation.

Le fordisme

Henry Ford et son model T. Ce véhicule, l'un des premiers, est massivement produit grâce au principe du fordisme.

Henry Ford développe un projet économique mais aussi politique et social. On produit plus, plus vite et a moindre coûts mais que faire des bénéfices généré? Le Fordisme introduit l’indexation du salaire sur les gains issue de la productivité. Par l’introduction d’un salaire plus élevé que l'on appelle le « The Five Dollar Day » il permet à ses employer d’acquérir les objets qu'ils produisent, transformant les travailleur en consommateur.

La production de masse peut donc être absorber par une consommation de masse. Ce modèle va être au cœur du modèle économique de l’économie occidentale du XXe siècle. Certains auteurs néomarxistes vont dénoncer ce modèle comme menant à un "embourgeoisement" de la classe ouvrière européenne. Il y a des dimensions idéologiques et politiques très fortes. D'autre part, Ford permet l'avènement de la société de consommation.

Taylorisme et fordisme.png

L’idée de bon salaire conjugué à une puissance des syndicats permet d’arriver à un système ou les ouvriers sont bien rémunérés. D’un point de vue de la logique politique, c'est une réponse au communisme dans le contexte des Trente Glorieuses. D’un point de vue sociopolitique, c’est un instrument de lutte contre le communisme en Europe de l’Ouest en particulier.

Le fordisme est une évolution qui touche le système des grands secteurs industriels. C'est le reflet de ce modèle sociopolitique après la Deuxième Guerre mondiale. Le fordisme est un élément fondamental pour comprendre le système d’après-guerre. Aujourd’hui, on parle de société postfordiste. On oppose le système et les économies flexibles d’aujourd’hui au système fordiste.

Annexes

Références